On n’a pas besoin de légaliser l’aide à mourir, ceux qui veulent quitter ce monde « n’ont qu’à » se suicider.
Le taux de suicide des seniors français est l’un des plus haut d’Europe.[1] Parmi les personnes âgées de 85 ans ou plus, le taux de suicide en France en 2019 était 27% plus important qu’en Belgique et le double de celui des Pays Bas, donc nettement plus élevé par rapport à ces deux pays où l’euthanasie est autorisée.[2]
En France, il est interdit de procurer les drogues et médicaments qui garantissent un suicide réussi. De ce fait, les moyens employés sont souvent violents et les conséquences des suicides ratés peuvent être dramatiques ; les personnes concernées se trouvant dans un état pire que celui qui les avaient conduits à vouloir mettre fin à leur vie.
Les suicides sont également tragiques pour les proches à cause de la violence des moyens, de l’état mental et physique de ceux qui ont raté leurs suicides ; en outre, un grand nombre de suicides ne sont pas annoncés à l’avance, ce qui laisse les proches en état de choc et de culpabilité. Une raison de ne pas annoncer son intention de suicide est d’éviter que ceux mis au courant soient poursuivis pour non-assistance à personne en danger
Les suicides des personnes âgées sont motivés par la dépression liée à la maladie, la dégradation physique, la perte d’autonomie, l’isolement et la solitude, cette dernière étant souvent le résultat du décès d’un être cher.
Dès lors que chacun saura qu’il peut, le moment venu, et quel que soit son état de faiblesse, décider de partir dans de bonnes conditions, bien des drames seront évités. D’où la nécessité d’une loi qui autorise l’aide active à mourir, en l’encadrant bien sûr.
[1] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/mal-etre-depression-mauvaise-prise-en-charge-pourquoi-le-taux-de-suicide-des-personnes-agees-est-il-si-haut-20211023
[2] https://ec.europa.eu/eurostat/databrowser/view/tps00202/default/table?lang=fr