La demande d’euthanasie ou de suicide assisté s’évapore quand la souffrance est prise en charge.
Certains professionnels, surtout ceux en Ehpad et en soins palliatifs, affirment que le désir de mourir disparaît quand le patient est pris en charge et bénéficie de leurs soins.
Or, une étude récente menée en Bourgogne-Franche-Comté, réalisée par des médecins réputés, contredit cette affirmation. Elle indique en effet que la moitié des patients ayant demandé une aide active à mourir ont réitéré leur volonté avec détermination. La motivation derrière la réitération des demandes traduit le désespoir des patients face à leur situation, leurs difficultés à endurer la souffrance, qu’elle soit physique, psychologique, sociale et/ou existentielle. Presque tous ont déclaré avoir des difficultés à gérer leur perte d’autonomie.
Les soins palliatifs sont globalement plus développés en Belgique qu’en France et une étude réalisée en Flandre en 2013 sur 6 871 décès montre que 70% personnes ayant été euthanasiées avaient bénéficié de soins palliatifs avant que le médecin ne les aide à mourir. Les soins palliatifs n’ont donc pas pu remédier aux souffrances des personnes concernées qui ont malgré tout choisi de demander l’euthanasie.
N’est-il pas cruel d’obliger des patients à vivre avec leurs souffrances inapaisables quand ils réitèrent avec détermination qu’ils souhaitent une assistance à mourir ?
Source de l’étude en Bourgogne-Franche-Comté : « Évolution des demandes d’euthanasie ou de suicide assisté selon les professionnels de santé », ELSEVIER, 28 Septembre 2022
Source de l’étude en Flandre :https://www.ieb-eib.org/fr/actualite/fin-de-vie/euthanasie-et-suicide-assiste/belgique-l-euthanasie-comme-soin-palliatif-1288.html#:~:text=Les%20chercheurs%20du%20Zorg%20rond,m%C3%A9decin%20ne%20provoque%20leur%20mort.