Fin de vie réfléchie

Fausse certitude #5

Les moyens techniques existent qui permettent de soulager toutes les souffrances.

Malheureusement les moyens techniques ne permettent pas toujours aux médecins de pouvoir soulager l’ensemble des souffrances.

Prenons, par exemple, le cas d’Alain Cocq. Il est arrivé à un stade de progression de sa maladie où les médecins n’arrivaient plus à soulager ses douleurs ; douleurs atroces – que ce soit la morphine, opiacés, la cortisone, rien n’y faisait. Il a demandé, en vain, au président de la République une dérogation à la loi en vue d’une euthanasie. Mais au final ses souffrances insupportables l’ont conduit à faire les démarches afin de bénéficier d’un suicide assisté en Suisse, ce qui lui a été accordé en juin 2021.

La détresse n’est pas seulement physique. Une des maladies les plus redoutables est celle de Charcot. Elle apparaît généralement entre 50 et 75 ans. Les muscles du corps perdent alors progressivement leurs forces, ce qui entraîne une perte d’autonomie totale et cette étape peut perdurer plusieurs années jusqu’au décès. Même la respiration devient de plus en plus difficile, avec un sentiment d’étouffement.  Et, est-ce qu’on peut imaginer l’angoisse de voir son autonomie s’amenuiser inexorablement et de savoir qu’à terme le risque est de s’étouffer. Un cas très connu en France est celui d’Anne Bert, qui a écrit un livre Le Tout Dernier Eté, et qui a fait le choix de l’euthanasie en Belgique.

Les opposants ont tendance à minimiser ces souffrances réfractaires, ou à les esquiver en citant des cas où le corps médical a réussi à calmer des souffrances.

Je pense que de la même façon que l’on respecte le choix du patient de vivre jusqu’au bout de sa vie, je pense qu’il est également important de respecter celui de préférer mettre fin à sa vie quand il ne peut plus endurer les souffrances.