Les demandes en matière d’euthanasie et/ou de suicide assisté sont forcément ambivalentes.
Voici des réponses à ces propos :
- Il convient toujours de vérifier que le désir d’un patient de mettre fin à ses jours est constant dans la durée et constant face aux solutions proposées. Toute demande d’euthanasie ou d’assistance au suicide devrait être réitérée après un délai de réflexion raisonnable, en fonction du cas, et une dernière fois avant l’acte final. Et, si le patient n’est pas conscient la confirmation peut être donnée par la personne de confiance indiquée dans les directives anticipées du patient.
- Lorsqu’une personne souhaite être aidée pour mourir, il convient de lui proposer des voies médicales et/ou d’accompagnement, à condition que les voies proposées soient réellement accessibles au patient. C’est très bien si le patient accepte, mais si le patient refuse après un délai de réflexion, de quel droit peut-on lui refuser de satisfaire son désir de mourir ? De même si le patient accepte mais que les soins entrepris ne lui conviennent pas et qu’il réitère sa volonté de mourir.
- Il est de nombreux cas où la volonté de mourir est très claire. Comment douter de la volonté de mourir de personnes qui font les démarches et les trajets, souvent pénibles dans leurs états de santé, pour avoir accès à l’euthanasie en Belgique ou le suicide assisté en Suisse ? Comment douter de la volonté de mourir de personnes qui décident de se suicider tout en en connaissant les risques associés, et celles qui réessayent quand leurs tentatives échouent ? Comment douter de la volonté des personnes qui demandent un arrêt de traitement médical afin de mourir ? Comment douter de la volonté de personnes qui militent pour avoir le droit à l’euthanasie et qui le souhaite en fin de vie ? Comment douter de la volonté de personnes qui ont rédigé des directives anticipées et qui confirment leur désir de mourir le moment venu ? Comment justifier le refus d’aider tous ceux dont la volonté de mourir est clairement affirmée sous prétexte qu’il y aurait des cas où le désir est moins clair ? Ne serait-il pas plus raisonnable de prendre des précautions pour vérifier la volonté des demandeurs, comme cela se pratique en Belgique, en Hollande et en Suisse ?