Fin de vie réfléchie

Fausse certitude #18

Une personne ne peut être maîtresse d’elle-même et ne peut savoir ce qui est bon pour elle-même quand il s’agit de sa vie.

Voilà un argument incongru empreint d’un paternalisme choquant digne de l’Arabie Saoudite où les femmes adultes sont traitées comme des adolescentes et sont obligées d’obtenir l’accord, voire l’accompagnement, d’un mâle de la famille pour voyager, étudier, conduire, etc.

En France les adultes, hommes et femmes sont (heureusement) considérés comme des personnes indépendantes et responsables, libres de leurs actes et décisions. Pourquoi perdraient-ils cette latitude quand elles rédigent leurs directives anticipées ou quand elles ne supportent plus leurs souffrances (physiques et/ou psychologiques) et demandent en pleine conscience à mourir ? Il est toujours possible de donner des avis et des conseils mais on ne peut pas se permettre de décider à la place des autres, surtout pour des questions aussi graves.

Comment peut-on de façon cohérente considérer qu’une personne n’est pas capable de décider ce qui est bon pour elle-même quand il s’agit de la fin de sa vie, et en même temps considérer que cette même personne est capable de prendre des décisions concernant ses finances, son patrimoine, son testament, de voter pour l’avenir politique d’un pays, etc. ?

La fin de vie est un sujet profondément intime qui doit pouvoir faire l’objet de décisions prises en toute lucidité au même titre que celles en matière de finances, de testament ou de vote.