L’interdiction de donner la mort est une loi absolue
L’euthanasie active est une aide médicale effectuée par un tiers, généralement un médecin, par injection d’un produit létal à des patients atteints de maladie ou autre condition incurable et qui en font la demande expresse.
L’euthanasie apparaît donc en contradiction avec l’interdiction de donner la mort. Mais cette interdiction n’est pas absolue puisque des exceptions sont admises, notamment en situation de « légitime défense » ou de guerre. Pourquoi une mort assistée dûment encadrée ne ferait-elle pas partie des exceptions ?
Invoquons deux autres principes éthiques : ne pas infliger de souffrance à autrui et mettre fin à la souffrance d’autrui quand cela est possible. Ne peut-on pas légitimement invoquer ces principes pour justifier qu’un médecin puisse provoquer la mort douce et sans souffrance d’une personne qui le demande car elle juge sa souffrance, générée par une condition incurable, insupportable ?
Plusieurs pays ont accepté de telles justifications. Il y a plus de 20 ans, la Belgique et les Pays-Bas ont dépénalisé l’euthanasie active, plus récemment l’Espagne a fait de même. En outre, la Cour européenne des Droits de l’Homme a jugé, en octobre 2022, la loi belge conforme à la Convention européenne des Droits de l’Homme.